Notre trésorier avait cru bien faire. Il avait tout prévu: Il avait consulté les prévisions météorologiques en ligne du NOAA américain, qui annonncait un vent nord-nord-est avec 4 noeuds ( 8 km/h). Il avait, homme prudent qu'il est, consulté le service météo du Findel, qui lui donnait un vent nord-ouest avec 2 noeuds. Il avait pris un ballon pas trop grand, comme il souffre du dos (à force de porter la plus lourde charge au sein du comité) et comme il n'avait qu'une équipe au sol réduite. Finalement, il avait choisi un bon endroit de décollage (sous le point de vue stratégie de marketing du Shopping Center Topaze), dont il avait emprunté le ballon). Mais les mille et une précuations n'ont servi a rien. Il faut le dire: Il s'est planté

En fin de compte il n'y avait pas de vent du tout et Claude s'est retrouvé avec son coéquipier Marc et la fille de ce dernier au-dessus d'Echternach sans bouger d'un pouce. Ce qui était remarquable du point de vue stratégie de marketing (ballon captif non-captif avec grande visibilité pour le logo du Shopping Center Topaze) était un cauchemar pour le pilote. Dieu a eu pitié avec lui car après une longue attente de 20 minutes au-dessus du lac d'Echternach il a trouvé un vent à une altitude de 2413,125 pieds d'altitude qui l'amenait vers Boursdorf pour l'atterrissage final. Il y avait bien un vent de 4 noeuds quelquepart, le tout était de le trouver!

Le bonmot du pilot qui entrera dans les annales de la Commune Aérostatique: "Waat sin ech e Blaani!" Car en cours de vol il commencait sérieusement à douter de ses qualitification de pilote. Aurait-il pu comettre une erreur de jugement pareille? Heureusement nos amis du Cercle Luxembourgeois de l'Aérostation le sauvaient de ce pétrin mental: Ils avaient décollés avec trois ballons - à la recherche du fameux vent. Et quatre pilotes ne peuvent se tromper en même temps sur la météo.

Retrouvez les photos de ce vol ici.

Si une partie des vannes des cylindres de propane sont "Made in Luxembourg" (Ceodeux), le design des vannes des brûleurs est italien. L'enfant-miracle Paolo Bonanno a créé de vrais bijoux, mais on ne le découvre qu'après le démontage. "The Super Shadow is the best burner ever built, very forgiving, easy to maintain", dit Steve, le maître de l'atelier. Mark IV, Super Shadow, Stealth, Sirocco et finalement le Stratus: Tant de modèles et chaque modè,le présente ses particularités lors de la maintenance. Quand Steve aura fini, Charles et les autres participants seront saturés de donnéesb techniques et d'astuces qui facilitent l'entretien. Charles doit réaliser que sont atelier ne dispose pas encore de tous les outils nécessaires et la shopping list pour Cameron Balloons respectivement la quincaillerie Printz s'allonge encore et encore. Le cours sur l'entretien desbrûleurs fût certainement le plus intéressant, mais aussi leplus compliqué.

L'après-midi était consacré à une séance questions-réponses portant sur les aspects légaux de la maintenance de ballons, c'est-à-dire les obligations en matière de sécurité aérienne envers les autorités nationales et l'EASA (European Aviation Safety Agency). En fin d'après-midi, Richard a remis les certificats aux participants et l'heure des adieux approchait. On se reverra - en Indonésie, au Brézil, en Ukraine, en Tansanie... ou à Bristol!

Le deuxième jour du cours de maintenance à Bristol commence bien: Bristol a droit à une pluie battante et des vents sifflants font en sorte que Charles fait son entrée à l'usine bien trempé. Au programme: la haute couture ou comment réparer son ballon soi-même. Nos couturières on fait en sorte que les différentes étapes deviennent de plus en plus difficiles. Si au début on se contentait de coudre deux morceaux de tissu ensemble, il fallait ensuite greffer un panneau rectangulaire sur un trou plus ou moins de même taille. Et pas n'importe comment - aucun bord ne devait rester visible, le tissu devait rester plat etc. etc. A ce moment, Charles se disait déjà que la machine à coudre allait bien trop vite. Finalement l'épreuve décisive: Greffer un morceau de tissu rond sur une autre morceau de tissu... Eh ben, il n'avait pas fière allure, Charles! La machine à coudre restait indomptable!

Heureusement, durant l'après-midi (ensoleillé) il avait la chance de se rattraper en faisant des noeuds corrects. Eh oui, cette partie de la journée était vouée à l'inspection d'enveloppes et au raccordement de parachutes. Un parachute, cela vous donne pas mal de cordes à l'intérieur du ballon et presqu'autant de noeuds. A la fin, tout le monde réussissait le tour de main. Tiens, à propos de monde: Charles n'est bien évidemment pas le seul à suivre le cour chez Cameron Balloons. Il y a une équipe de la Tanzanie, un pilote néerlandais qui vole en Indonésie, un Israélien, des Ukrainiens, des Lettons, un pilote du Brézil... et deux Belges. Les participants volent presque tous sur de gros ballons pour transporter des touristes en safari dans des pays sans infrastructure aéronautique adaptée aux montgolfières. Alors forcément, il faut apprendre à faire tout soi-même.

Le programme est chargé, mais l'ambiance est excellente: Le responsable du matériel volant de la Commune Aérostatique suit actuellement un cours de maintenance chez Cameron Balloons Ltd. à Bristol, le constructeur de nos montgolfières. En effet, le club souhaite maintenir le haut niveau de sécurité, et Charles rêvait depuis longtemps d'acquérir les qualifications nécessaires. Suivre les instructions du manuel de maintenance, c'est une chose, se faire montrer les différents tours de mains par les pros en est une autre.

Premier jour donc à Bristol: La matinée débute avec une visite guidée de l'usine, qui depuis le début de l'aérostation moderne se trouve dans un bâtiment de briques rouges comme tants d'usines en Angleterre. Le responsable de la formation, Richard, présente toute l'équipe... et Charles se rend compte que la Commune Aérostatique a laissé bien des traces à St. John Street, Bedminster. Ici une photo de notre 2^e ballon "Melon" (LX-PIN) lors de la Bristol International Balloon Fiesta fin années 70, là un auto-collant du Championnat d'Europe à Warken en 1982, finalement une photo noir-blanc des "Communards" lors du roll-out de notre premier dirigeable.

Des souvenirs émouvants pour Charles donc, mais après lunch très "british" (ham & cheese sandwich) on passe aux choses sérieuses. Inspections de nacelles, cylindres à propane et brûleurs, mille et un types de vannes à mémoriser et finalement l'épreuve pratique: réparation d'une partie du cuir couvrant la nacelle. Si le marquage de la découpe du cuir était facile, le maniement de la machine à coudre ne semblait pas être le côté fort de Charles. Heureusement les pros de Cameron Balloons venaient à son secours, sinon il y aurait passé la soirée! Finalement fixation du cuir découpé, cousu et perforé sur la nacelle - en fait de compte les experts arrivaient néanmoins à la conclusion que le travail a été bien réalisé.

Lire la suite - Une machine à coudre indomptable (2e journée) - Une histoire de vannes "Made in Italy" (3e journée)

Suivez ces liens vers les photos de la visite guidée  et du cours de maintenance!